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14 août 2012

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Sans titre

J'avais pris la décision au mois de février 2011 en plein milieu du désert marocain, sur une plaine interminable.

D'abord ma soeur, puis ma mère. Et enfin mon père. Dans cet ordre.

 

J'ai parlé à ma soeur en août 2011, la première fois où je la voyais au calme depuis cette décision. Un soir, sur son canapé, en sirotant un verre.

J'ai parlé à ma mère, dans la foulée, en septembre. Dans la rue, au retour de notre participation au Grand Journal, dans le public bien sûr.

Leurs réactions ont été celles que j'avais anticipées.

 

Restait mon père. J'ai retardé ce moment. Noël : trop de monde, peu d'intimité, pas envie de mettre ce sujet sur la table. Les 70 ans de ma belle mère: trop de monde, peu d'intimité, pas envie de mettre ce sujet sur la table. Et je profitais de tous les moments intermédiaires pour pourrir notre relation. Pour être désagréable. Pour la pourrir légèrement avant d'éventuellement la pourrir définitivement.

 

Cela devait être cet été. La décision était claire dans ma tête. Comme un fumeur qui va arrêter de fumer et qui doute de sa motivation, j'en avais parlé autour de moi. Pour me donner du courage et ne plus pouvoir reculer.

Je voulais aller le voir chez lui. Il est venu chez ma soeur, contrariant mes plans. Cet environnement ne me semblait pas le bon. Et pourtant, j'avais pris ma décision. J'ai cherché un moment d'intimité, un moment à nous deux, loin de l'agitation familiale. Ce moment n'est pas venu. 

Cela aurait pu être à la rivière, une fois ma soeur et mon beau frère remontés. Mais mon neveu est resté avec nous.

Cela aurait pu être en allant chercher le pain et jouer à l'euromillions. Mais il n'est pas venu et j'y suis allé avec mes neveux.

Cela aurait pu être dans le verger, alors que l'on regardait l'état des arbres. Mais je n'ai pas eu le courage.

 

Alors ce fut autour de l'équeutage des haricots. Alors qu'il me parlait des enfants de ses amis. Alors que nous enchainions les banalités sur les autres.

Ses mots m'ont touché: ''sois heureux mon fils'', ''ce qui compte pour moi, c'est ton bonheur'', ''je serai là pour toi''. 

Ses gestes encore plus, surtout quand il m'a serré dans ses bras, 10 minutes plus tard, avec des sanglots dans la gorge, trop fier pour les laisser sortir. 

 

Grand absent de ma vie d'enfance, mon père a rattrapé le coup sur ce moment important.

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Commentaires
J
bravo. bravo à lui.<br /> <br /> <br /> <br /> suis un peu jaloux, pour le coup ;)
T
Bravo, mille fois. Et maintenant, tout ira mieux
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