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16 juin 2015

J'ai raté ma vie

Tiède.

Telle pourrait être ma description.

 

Pas méchant, le gars qu'on aime bien, celui qu'on a plaisir à voir, avec qui on partage volontiers un diner, un verre, un coup...Pas celui qu'on rappelle forcément, ''rrroh, le temps passe vite, j'ai voulu t'appeler mais j'ai pas eu le temps''. Pas celui que l'on trouve ''génialement...'' ou ''trop...'' mais plutôt celui qui est ''si...'' ou ''ah oui, il est...''.

Ou dans un autre registre, celui qui fait bien son boulot, celui à qui on peut faire confiance, qui casse pas la baraque mais qui assure en coulisse, celui à qui donnerait pas le titre mais à qui on donnerait des responsabilités, celui à qui on peut charger la barque parce que le travail sera bien fait, sans plus...

Ou encore celui à qui on parle de soi, de ses succès mais à qui on ne demande pas... 

 

Je me rappelle toujours de ce sujet en khôlle de prépa "vaut-il mieux être le deuxième à Rome ou le premier dans son pays?" auquel je me disais que je préférais le rôle de second. Sauf que même pour ce rôle, je ne me suis pas donné assez de moyens. Et que finalement, je ne suis que le 25ème à Rome. Au boulot ou dans le coeur de mes proches.

 

Je me sens en putain d'échec professionnel. N'ayant jamais les couilles de poser mes convictions sur la table, ce que font toujours les leaders, peu importe qu'ils aient raison ou pas. Et par conséquent, vivotant dans un poste mal positionné par rapport à mon âge ou à mon parcours. Ou par rapport à ce que je pense pouvoir faire.

Je me sens aussi en putain d'échec personnel, amical et sentimental, toujours dans cette foutue ''zone tampon'' de merde. Jamais trop ni pas assez. Le mec sympa, le bon pote. Celui qui relance toujours et qui organise, c'est cool, pas besoin de l'appeler.

 

Ma tiédeur me protège de ma noirceur. M'empêche de sombrer dans les bas-fonds qui me tendent parfois les bras. Heureusement que je n'ai pas les couilles, sinon je serai un grand consommateur de drogues, au pluriel. Aux drogues, j'ai préféré la course et le sport. Une autre addiction, aussi entêtante voire destructrice. 

 

Alors oui ce diner avec des winners de mon ancienne boite est pour beaucoup dans cette déprime de fin de soirée. Ma tiédeur ce soir m'a fait me sentir fade, aussi essentiel que les rideaux ou le décor de ce beau restaurant. Secondaire.

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