Tranches de vie

La surprise devait se lire sur mon visage. La tristesse aussi. ''Je suis un garçon assez compliqué''. ''Je confirme''. C'était notre deuxième rencontre en tête-à-tête. Sans ambiguité.

Il faut dire qu'il lit ici. Il se reconnaîtra.

Je lui envoie un texto pour préciser le lieu et déroulé de notre rendez-vous du lendemain. Notre troisième rencontre en 3 semaines. J'ai envie de son corps d'homme de 24 ans. Il déclare forfait : urticaire. 

Je sens le lâchage en pleine campagne qui ne veut pas dire son nom. Un SMS sans réponse un jour après confirmera mon sentiment.

Rien de particulier à dire à ma psy le lendemain. Elle le sent, elle me demande ce que je souhaite travailler de particulier cette séance. Je ne sais pas. Je lui raconte une pauvre anecdote autour d'une invitation pour un dîner chez moi, un peu compliqué à mettre en place. Et me voilà à parler de ma grand-mère, de mon enfance et de mon sentiment de solitude. Elle fait le lien, moi pas encore.

Le coup de fil fraternel avec ma soeur. ''Je la mélange bien avec de l'essence de térébenthine, l'huile de lin?''. J'entends parler d'une éventuelle semaine de vacances, envisagée par mon père, discutée entre ma soeur et ma belle-soeur. La moutarde me monte au nez, je me sens exclu. Pas intégré. Je le dis, calmement mais fermement.

:-(