Dormir

Je ne  pouvais pas me cacher lors de ce dîner. Je ne pouvais pas nier. Dire que tout allait bien. Dire que ma vie était top.

J'ai dit que j'étais fatigué.

La fatigue, mon éternelle excuse... Fatigue cache misère, façade fatigue. Moment de vérité aussi qui fait tomber toutes mes défenses. J'ai du mal à le dire en face à face, à mes amis, à ma psy, à mes proches. Pudeur? Ou indécence? Je préfère masquer ma détresse derrière l'argument de la fatigue.

J'ai de dures journées avec un boulot compliqué, où chaque décision d'un jour mène à la décision du lendemain. Où chacun transforme sa tension en agressivité. Et à mon poste, je ne peux pas montrer de quelconque signe de faiblesse ou de doute. Alors j'encaisse.

J'ai de longues soirées aussi. Où je préfère sortir pour m'ennivrer un peu plutôt que de me retrouver seul sur mon canapé, à regarder Glee ou Modern Family. Où je préfère voir des potes plutôt que moi.

J'ai des week end pleins enfin. Où ma vie pépère (grasse mat', piscine, grasse mat', jogging) a du mal à se faufiler dans mes week end mondains (mariage, anniversaire...). Difficile d'organiser un week end avant début novembre : ça m'effraie autant que ça me réconforte.

J'ai envie de débrancher. De me poser. De dormir. De lire. De ne rien faire.

Mais je suis angoissé à l'idée de le faire seul.